" ... Passer 30 minutes ou 1
heure pour déclarer un « bug » reste un peu long pour moi, et ma production est
nécessaire."
Que penser de cette phrase d'un commercial qui utilise un applicatif interne dédié à la l'entreprise (l'EAI)? - qui plus est une entreprise qui est dans le domaine du logiciel (éditeur). Nous sommes en 2009 2010, le changement de millénaire est loin derrière maintenant.
Et pourtant les habitudes sont persistantes, envers et contre tout. Cette personne a rencontré un bug dans son utilisation quotidienne du système informatique de gestion interne et il lui est demandé d'en faire part par le biais des outils prévus à cet effet.
Déjà, le temps que cette personne pense devoir passer à déclarer son problème est considérablement exagéré, c'est l'affaire de cinq minutes tout au plus. Ensuite oui, ce n'est pas normal et ce n'est pas [en théorie] son rôle.
Dans une logique très Française, effectivement il n'est pas payé pour cela : un commercial fait du commercial, un ingénieur travaille sur la technique... C'est une logique de compétence imperméable, en silo avec un cloisement strict. Là est tout le drame car il ne perçoit pas l'EAI comme le point de confluence de l'Information ; celle qui permet de créer de la valeur ajouté au sein de l'organisation pour laquelle il travaille. L'EAI est la colonne vertébrale de son activité au quotidien, élément d'anatomie transverse par définition. Et cela, il ne le percute pas.
A premier abord, dépenser 20 minutes par jours pour remonter un bug, une anomalie n'a pas d'impact sur sa prime personnelle. L'impact se fait sur l'entreprise et ses branches, services. Pas sur son confort à lui, immédiat et palpable. Investissement à perte? - Pas si sur : si tout le monde accepte d'aller au delà de cette conception obsolète du travail, alors l'entreprise s'améliore. Et si l'entreprise va bien alors il y a de grande chance que ses employés, à titres individuels aillent bien...
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Nicolas Mas
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